En 2016, en accord avec les ayant-droits, les éditions Casterman refondent les histoires de Martine. 

Cela a fait polémique sur la toile !
Personnellement, je peux comprendre certaines modifications (comme rajeunir certains prénoms, gommer certains stéréotypes,...), j'en trouve d'autres inutiles (réduction du texte alors qu'il y a des éditions spécifiques qui le faisaient déjà pour permettre à des lecteurs beaucoup plus jeunes de découvrir Martine).
Chacun se forgera sa propre opinion, ce sont les choix éditoriaux de Casterman - que l'on aime ou pas, ces choix ont été validées par la famille des auteurs, il faut donc le respecter. Et de toute façon, vous pouvez toujours trouver les anciennes versions !

Je vais regrouper ici les explications de la directrice éditoriale de Casterman Jeunesse, Céline Charvet, récoltée dans divers articles trouvés sur internet (voir les sources en bas de page)

Certains titres ont été modifiés ou simplifiés (On parle bien des albums individuels originels, pas des séries spéciales et/ou dérivées) :
Martine à la foire devient Martine à la fête foraine (album n°6)
Martine, petite maman devient Martine garde son petit frère (album n°18)
Martine embellit son jardin devient Martine jardine (album n°20)
Martine fait de la bicyclette devient fait du vélo (album n°21)
Martine chez tante Lucie devient Martine en vacances (album n°27)
Martine et l'âne Cadichon devient Martine et le petit âne (album n°31)
Martine a une étrange voisine devient Martine et la sorcière (album n°39)
Martine va déménager devient Martine déménage (album n°42)
Martine et le chaton vagabond devient Martine et les chatons (album n°44)
Martine, il court, il court le furet devient Martine et les lapins du jardin (album n°45)
Martine, l'accident devient Martine à l'hôpital (album n°46)
Martine, la surprise devient Martine prépare une surprise (album n°52)
Martine, l'arche de Noé devient Martine l'arche des animaux (album n°53)
Martine, drôles de fantômes devient Martine et les fantômes (album n°55)
Martine, j'adore mon frère devient Martine, la dispute (album n°57)
Martine, un chien du tonnerre devient Martine, drôle de chien (album n°58)

PS : Il y avait déjà eu un changement de nom d'album justifié par la sortie en 1984 du livre n°34 "Martine à l'école", l'album 05 voit alors son titre devenir "Vive la rentrée" pour ne pas les confondre.

Les textes ont été réécrits et réduits :

Nous avons décidé de faire réécrire le texte de "Martine" pour gommer les stéréotypes qui avaient le plus vieilli, faire évoluer certaines formules ou prénoms qui n’étaient plus usités et raccourcir le texte pour qu’il puisse être lu le soir aux enfants comme une histoire.
Il est de notre responsabilité de l'accompagner dans le temps pour qu'elle reste pertinente. Nous avons travaillé de concert avec les ayants droit. Nous avons réalisé un vrai travail d'orfèvre pour que les changements soient discrets.
"Martine petite maman" devient "Martine garde son petit frère" car la vocation des femmes actuelles n'est plus uniquement de devenir mère. Il fallait éviter d'être en porte-à-faux avec des représentations actuelles.

Les lecteurs sont plus jeunes. Avant, on lisait "Martine" à sept ans. Maintenant, on la lit à quatre ans. 

Faut-il pour autant y voir un "appauvrissement du langage" ? Interrogée par Le Monde, la directrice de Casterman Jeunesse, Céline Charvet, s’en défend :
"C’est un choix complètement réfléchi, mais on avait une intention autre derrière", plaide-t-elle. Après la mort de Marcel Marlier, Casterman a décidé de réécrire les albums de "Martine" pour qu’ils puissent encore s’adresser à un public contemporain.
Céline Charvet assume la décision d’avoir raccourci les textes pour que ces histoires soient lues par les parents à leurs enfants de 4 ou 5 ans, alors qu’elles étaient auparavant destinées à des enfants de 7 ou 8 ans, qui lisaient tous seuls. La réécriture des aventures de Martine a aussi visé à en gommer certains stéréotypes ou expressions inusitées, sans tenter d’en faire une héroïne des années 2000 pour autant. Au passage, les animaux comme le chat Moustache ont perdu le sens de la parole. C’est ainsi que Martine petite maman est devenu Martine garde son petit frère.
L’album a été écrit à une époque où on assignait aux petites filles un destin de futures mamans", explique l’éditrice. Désormais, elle s’occupe de son cadet, ce qui est "plus logique" selon elle. Si ce choix peut susciter des critiques, Céline Charvet estime que le rôle des éditeurs n’est "pas juste de réimprimer des livres qui ont été écrits il y a soixante ans, mais aussi d’essayer de faire en sorte qu’ils puissent parler aujourd’hui ". 

Lorsqu’ils ne sont pas raccourcis, les textes et les titres de "Martine" sont revus à l’aune du politiquement correct contemporain, comme le souligne un des derniers articles de Causeur. Les éditions Casterman ont décidé que "certains expressions, syntaxes, vocabulaires étaient devenus désuets. C’était important que Martine porte quelque chose de l’ordre de cette vision intemporelle plutôt qu’ancrée dans un passé spécifique. Plutôt que de dépayser les enfants en les confrontant à d’anciens mots "désuets" qui auraient pu à cette occasion retrouver une place dans la conversation ou, pour le moins, éveiller la curiosité, les éditeurs de "Martine" comme ceux du "Club des Cinq" préfèrent "réactualiser" les œuvres en les affadissant le plus possible. 

Plus largement, cette réécriture, en 2016, de vingt albums de Martine (sur les 60 titres que compte la collection originale) a également permis de gommer des stéréotypes (Martine est née en 1954) ou des éléments datés (comme le jour de congé du jeudi, décalé au mercredi), de réactualiser des prénoms (adieu Chantal, bonjour Clara) : des changements validés par les ayants droits des auteurs eux-mêmes Gilbert Delahaye (pour les textes) et le Mouscronnois Marcel Marlier (pour les illustrations).